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Une saison de régates dans le golfe.emmanuel.jpg (20345 octets)

La tradition veut que l’ouverture de notre saison de régate soit à l’occasion de la Folle Plaisance, le 14 Juillet à La Trinité sur Mer. Deux semaines avant notre National à Lorient, la date était parfaite pour une remise en jambes... Malheureusement, cette manifestation fut annulée tardivement (elle était pourtant inscrite au calendrier du club), ne nous permettant pas de trouver une solution de rechange. On espère tous que la S.N.T. pourra nous organiser à nouveau une manifestation en 1998.

L’absence d’entraînement digne de ce nom ne fait qu’accentuer la prouesse de notre " sinagot ": J.C. Le Mélinaire qui fit encore des étincelles au National. Félicitations aussi à notre voilier North du Crouesty: sur les sept premiers, cinq avaient des voiles venant de chez lui.

Une semaine après la fin du championnat, avait lieu la régate du C.R.G. Dans notre catégorie, l’ensemble était plutôt hétéroclite. Jugez par vous même: deux Requin, un dragon, un 5.5 M et un yacht de course de 1909 " Lady Trix ". L’issue de la régate n’apporta pas de grande surprise: le 5.5 M, skippé par un ancien champion du monde de Soling, ne nous laissa aucun espoir, même en temps compensé. Pourtant cela ne nous empêcha pas de nous amuser, surtout autour du punch. Ah, les régates entre copains!

Le week-end suivant avait lieu l’événement phare de l’été: le Festival de la Voile de l’Ile aux Moines. Sur trois journées, nous étions plus de 400 voiliers de tous types à slalomer entre les îles. La météo était digne d’un 15 Août: pétole molle! Mais comme les courants ne s’étaient pas endormis, les départs étaient souvent très confus. D’autant plus que nos chers organisateurs affectionnaient tout particulièrement les départs sous spi avec le courant dans les fesses... Et tout ça pour finir 500 mètres plus loin, agglutinés par groupes de 5 ou 6 bateaux sur des corps morts... à attendre une hypothétique saute de vent ou une renverse providentielle. Pour reprendre une expression des Tontons Flingueurs, nous étions au bord du " Nervous Breakdown " (avec l ’accent).

Et pourtant, c’est souvent dans ces moments là que l’on garde nos meilleurs souvenirs, comme par exemple le second jour: Nous devions sortir du Golfe et faire un parcours dans la baie de Quiberon. Mais arrivés à la pointe de la Jument, la renverse avait déjà eu lieu: un fort courant nous repoussait vers le fonds du Golfe. En l’espace de quelques minutes, on se retrouva tous bloqués à cette fameuse pointe. Il y avait juste assez de vent pour rester immobile par rapport à la côte. Dans ces cas là, la solution est simple: il faut longer le rivage le plus près possible afin d’éviter le flot du courant et essayer de passer. Malheureusement, au bout de cette pointe, il y avait un gros caillou qui bloquait le passage. La tactique devenait alors la suivante: dans un premier temps, on jouait des coudes pour se faufiler le long de la pointe en prenant le maximum de vitesse et puis, juste avant d’aller frotter son étrave sur le fameux caillou, il fallait donner un coup la barre qui décalait brusquement le bateau dans le courant, lui imprimant une forte gîte et une auloffée. Le quillard s’écartait alors du danger, mais se trouvait aussitôt immobilisé par la force du courant. Au bout d’une dizaine de minutes, on se retrouva tous bords à bords (Requin, Dragon, 6 M, Soling...) à essayer de profiter du moindre souffle d’air pour gagner quelques centimètres sur la pointe. A ce jeu là, ça pouvait durer longtemps. Et en effet, au bout de deux bonnes heures, nous n’avions toujours pas progressé! Nous étions bien un peu moins nombreux, mais on gardait toujours espoir que le vent allait monter... Alors qu’en fait, il n’y avait que la mer qui montait et provoquait ce fichu courant!

C’est à ce moment là que Peter Pan, ayant remarqué que par la montée des eaux un passage s’était ouvert entre la côte et le gros caillou, poussa la logique (et le culot) jusqu’à se faufiler par ce nouveau chemin. Le couloir ne faisait pas plus de 4 mètres de large, mais déjà un bras du courant s’y était lui aussi faufilé. Et Peter Pan se trouva comme les autres bloqué en plein milieu. Vu du large, le Requin, rendu immobile par le courant contraire, donnait vraiment l’impression d’avoir été déposé sur la côte! Cela fit sûrement le bonheur de quelques photographes de passage. Pourtant, ni notre persévérance, ni même l’audace de J.L.Planel ne vinrent à bout de cette pointe. C’est aussi ça la régate!

Côté résultats nous avons eu le droit le dernier jour à une somptueuse remise des prix sur le port de l’Ile aux Moines. Avec à la clé une revanche sur l’année précédente, puisque pour le Festival 1997 les trois Requin engagés finirent devant les trois Dragon.

E.BAZANTAY

 
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