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RENFORCONS NOS CADENES...

Leur importance à bord n'est pas à démontrer. Grâce à elles notre mât tient debout, ce qui est quand même très utile ! Sur un bateau en bois, c'est une source de problèmes qui ne datent pas d'hier. L'ennui c'est que nos REQUIN ne datent pas d'hier non plus.

Enoncé du problème: Les cadènes sont constituées d'une latte en inox percée de 5 trous ( sur les Pouvreau ). Chaque trou reçoit une vis dont la tête fraisée est noyée dans le bordé correspondant. Les cadènes sont donc solidaires des 5 bordés supérieurs. La vis qui traverse le premier bordé ( la lisse ) traverse aussi la serre-bauqière. Une cale en bois remplit l'espace libre entre la cadène et la serre. La traction exercée sur la cadène est donc retransmise aux bordés par la vis, puis aux membrures sur lesquelles sont fixés les bordés. Cette traction faible par petit temps, peut dépasser la tonne par gros temps dans les coups de rappel par mer hachée. Soit plus de 200 kg par vis, et par bordé !

Remarques :

1- Les bordés ont ( théoriquement ) 18 mm d'épaisseur et la tête de vis est noyée dans le bois. Elle prend donc appui sur environ 12 à 14 mm de bois. D'où tendance à l'ovalisation des trous.

2- Nos REQUINS ont entre 20 et 30 ans de navigation. Au fil des années et sous la traction exercée par les cadènes, les bordés ont pris du jeu. Il est fréquent de voir l'eau s'infiltrer entre les bordés lorsque le bateau gîte.

3- Le petit coup de clé que nous donnons de temps à autre sur les écrous des vis de cadène ( sans chercher à bloquer ! ) fait rentrer davantage la tête de vis dans l'épaisseur du bois en diminuant donc son épaisseur utile. Tout cela n'est pas dangereux. Un arrachement de cadène montre des signes avant-coureurs qui incitent à la prudence : soulèvement du pont, fuites importantes autour des vis, etc

En résumé 4 phénomènes se juxtaposent:
Apparition de jeu entre les bordés et donc entrée d'eau à la gîte.
Ovalisation des trous dans les bordés, d'où cadène qui a tendance à bouger et entrées d'eau.
Diminution progressive de l'épaisseur utile du bordé qui maintient la vis.
Pourrissement de la cale ( souvent réalisée en bois tendre entre la cadène et la serre-bauqière. D'où cadène qui bouge dans le sens transversal.

Les solutions :

il y a quelques années la jauge interdisait de rentrer les cadènes à plus de 18 mm de l'extérieur du bordé. Elles étaient donc OBLIGATOIREMENT FIXEES DIRECTEMENT sur la face interne des bordés et il était difficile de pallier ces inconvénients.

Cette réglementation ayant été assouplie, il est maintenant possible de coller une surépaisseur entre la latte en inox et le bordé. Elle permet de supprimer l'ovalisation des trous dans le bois et surtout elle resolidarise les bordés entre eux.

Comment procéder:

1) Poncer la peinture extérieure pour retrouver les bouchons dissimulant les têtes de vis. Forer les bouchons pour dégager les têtes de vis puis les chasser vers l'extérieur.

2) Préparer une cale pour chaque cadène dans un bois assez dur ( pas de contre-plaqué ). L'acajou convient très bien. Si vous choisissez de mettre des cales épaisses, afin de rentrer vos cadènes par exemple, il vous faudra les mettre en forme au rabot ou à la ponceuse à bande ( c'est très rapide ).

3) Enlever le vernis à l'intérieur des bordés là où s'appuieront les cales. Puis rayer franchement le bois avec l'angle d'un ciseau à bois ( par exemple ) pour améliorer l'adhérence de la colle.

4) Présenter la cale en place puis forer les trous de vis (juste au diamètre de la vis ) depuis l'extérieur sinon vous aurez beaucoup de mal à retomber en face des trous déjà existants à la fois dans les bordés et la cadène !

5) Beurrer à la PPU ou à la SADER MARINE, remonter le tout en place et bloquer les vis qui feront presse. Il est recommandé de faire déborder la colle à l'intérieur pour rattraper l'ovalisation et de mettre des rondelles coniques larges sous les têtes de vis pour augmenter la surface d'appui.

Epaisseur de la cale

3 hypothèses :

1 - Epaisseur faible : < à 20 mm. Dans ce cas mettre une cale entre la latte inox et la serre-bauqière pour remplir l'espace laissé libre. Il sera probablement difficile de trouver une planchette en bois dur qui accepte de prendre la courbure de la coque intérieure sans casser. Si vous êtes obligé de la mettre en forme, la deuxième hypothèse sera probablement d'une exécution plus rapide.

2- Epaisseur : 20 mm, venant mourir à zéro au niveau du dernier trou. De cette façon la latte en inox est coincée entre la cale et la face extérieure de la serre-bauqière.

3 - Epaisseur : 50 mm, venant compenser l'épaisseur de la serre. La cadène vient s'appuyer sur la face interne de la serre.

Quelle hypothèse choisir ?

Certains seront tentés par la troisième qui laisse penser que l'on pourra ainsi rentrer davantage la bordure du génois, d'où un meilleur cap au près. Cette vision des choses est très contestable.

Le REQUIN étant un bateau très étroit, le génois est déjà naturellement très près du mât. Le rentrer davantage peut faire perdre en vitesse ce qui ne sera peut-être pas gagné en cap. D'autre part, plus on rentre les cadènes à l'intérieur plus la traction sur les haubans est forte.

Toutefois à l'expérience, il me semble que des cadènes rentrées permettent de rentrer d'autant les rails de génois. Attention à ce sur quoi vous allez visser lesdits rails : on a vu des ponts de REQUIN se soulever pour moins que cela !

Cela permet, en choquant légèrement l'écoute, de donner un peu plus de rond à la chute du génois sans perdre en cap. Mais c'est un réglage extrêmement fin et très difficile à maîtriser à chaque instant car il varie constamment avec la force du vent. Son efficacité du point de vue des performances reste donc tout à fait discutable.

 

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